Dati devait avoir "l'assurance" d'être le "candidat unique" à Paris en entrant au gouvernement, nous dit Complément d'enquête


Rachida Dati, nommée ministre de la Culture en 2024, avait "l'assurance" d'être le "candidat unique", "soutenu" par le camp d'Emmanuel Macron, pour la mairie de Paris, selon des extraits sonores d'une réunion avec des élus parisiens de LR, révélés par Complément d'enquête sur France 2.
Le jour de sa nomination rue de Valois, juste avant l'annonce par le secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler, Rachida leur annonce son entrée au gouvernement de Gabriel Attal. "Il y a évidemment l’enjeu de la mairie de Paris, et donc j’ai l’assurance de l’enjeu de la mairie de Paris, et qu’on puisse gagner Paris, parce que c’est mon seul objectif", leur déclare-t-elle notamment.
"Moi, je vais rester LR, j’en ai discuté aussi avec Eric (Ciotti, ex-patron des Républicains, NDLR)". "Et donc on aura une assurance qu’on aura un candidat unique et que l’alternance, on puisse la porter", déclare-t-elle également.
"Sur la conquête de Paris, moi, c’est une condition. Non seulement je voudrais être candidate à la mairie de Paris, et surtout que l’on puisse être soutenu dans cette démarche", insiste-t-elle.
Sollicité, le groupe de l'édile au Conseil de Paris n'avait pas répondu dans l'immédiat.
Cinq jours après cette réunion, lors d'une conférence de presse, Emmanuel Macron avait assuré qu'il n'avait pas parlé des prochaines élections municipales avec Dati.
Renaissance est désormais dirigé par Attal, élu secrétaire général du parti en décembre, quelques mois après la dissolution de l'Assemblée nationale, et cela ne sent pas très bon.
Même si nombre de cadres du parti penchent pour un soutien à la candidature de Rachida, Renaissance commence à désigner des pilotes (chefs de file) pour les principales villes en vue des municipales de 2026, et Attal a confié à Franck Riester, en charge des élections au sein du parti, la "mission" de "proposer un choix" d'ici à "la fin de l'été".
Parallèlement, plusieurs figures du camp macroniste (Jean-Michel Blanquer, Clément Beaune, l'ancienne candidate à Paris Agnès Buzyn) ont assisté mardi au lancement de campagne de Pierre-Yves Bournazel (Horizons), en présence d'Edouard Philippe.
"Je défends en premier ma famille politique. Je suis donc attaché à ce que nous ayons une candidature issue du bloc central", a déclaré M. Beaune au Parisien, interrogé sur un éventuel soutien à Dati.
Renier son camp par affairisme, et manger à tous les râteliers fini parfois par se voir.
La mairie de Paris a assez souffert comme ça, nous souffle-t-on dans l'oreillette, il serait temps qu'elle retrouve un peu de sérieux. Une bonne reprise en main semble nécessaire, et par quelqu'un dont la probité n'est plus à démontrer.
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