Face à la Chine... et au modèle chinois : L’Europe à la croisée des chemins


Résumé : l’Europe face à la Chine, un réveil ou la chute
La Chine explose : infrastructures colossales (Trois-Gorges, 22 500 MW), 55 réacteurs nucléaires, thorium pour des siècles, 50 % des semi-conducteurs mondiaux. Mais son modèle autoritaire choque : 626 millions de caméras, un crédit social qui brise l’autonomie, et la répression des Ouïghours.L’Europe, elle, s’enlise. L’industrie s’effondre (10 % du PIB en France), la sur-réglementation paralyse (40 % des entreprises freinées), et le Pacte Vert, contesté par les BRICS, s’appuie sur une science débattue, ignorant les percées de Mourou (lasers), Petit (MHD) et du thorium chinois. Les droits s’érodent : l’UE et les partis (article 4 en France) étouffent souveraineté et autonomie individuelle. Les citoyens crient (gilets jaunes, agriculteurs).
Trois scénarios : singer la Chine, résister en se fracturant, ou céder à son emprise. Sans déstratification ou"delayering" pour tailler dans la technocratie coûteuse (185 milliards d’euros), sans science libre et alliances (USA, Inde), l’Europe, dogmatique, deviendra l’ombre de la Chine conquérante.
Edito
En un demi-siècle, la Chine a transformé son économie, son industrie et sa technologie. Avec 1,4 milliard d’habitants, elle a bâti des infrastructures colossales : le barrage des Trois-Gorges (22 500 mégawatts) fait d’elle un leader en hydroélectricité, tandis que ses 55 réacteurs nucléaires en 2025 (World Nuclear Association) rivalisent avec les puissances historiques. La découverte de plus d’un million de tonnes de thorium en Mongolie intérieure marque un tournant : ce métal radioactif, plus abondant que l’uranium, génère moins de déchets et n’est pas aisément militarisable. Si les réacteurs expérimentaux comme le TMSR-LF1, testé depuis 2021, réussissent, la Chine pourrait sécuriser une énergie durable pour des décennies, voire des siècles.
Technologiquement, la Chine réduit sa dépendance aux États-Unis avec des systèmes comme HarmonyOS, développé par Huawei. Elle domine la production de composants électroniques, représentant 50 % des exportations mondiales de semi-conducteurs (estimations 2023) et 60 % des terres rares (USGS, 2023), un monopole renforcé par ses investissements en Afrique via l’Initiative Ceinture et Route. Côté énergie, elle extrait 4,5 milliards de tonnes de charbon par an (50 % du total mondial, IEA 2022) et s’appuie sur des importations massives de pétrole russe, bien que limitées par des contraintes géopolitiques. Cet essor, porté par un excédent commercial de 665 milliards de dollars en 2023 (Banque mondiale), fait de la Chine un acteur incontournable.
Le revers du modèle chinois : le crédit social et les droits de l’Homme
Ce succès a un prix. La dépendance au charbon contribue à 28 % des émissions mondiales de CO2 (Global Carbon Project, 2023), avec des impacts environnementaux majeurs : la pollution de l’air cause 1,2 million de décès prématurés par an (OMS, 2022). Plus préoccupant encore, le système de crédit social, déployé depuis 2014, incarne un contrôle inédit. Via 626 millions de caméras de surveillance (Comparitech, 2023), des algorithmes analysent les données des citoyens – paiements, comportements en ligne, interactions sociales – pour attribuer un score. Un bon score ouvre l’accès à l’éducation, aux emplois ou aux voyages ; un mauvais score entraîne des sanctions : en 2019, 23 millions de personnes ont été interdites de train ou d’avion (rapports officiels chinois).
Ce système, vanté par Pékin pour sa "stabilité sociale", est critiqué pour son atteinte à la vie privée, à la liberté d’expression et à l’autonomie individuelle.
Les droits de l’Homme sont un autre point noir. Amnesty International et Human Rights Watch documentent la censure d’Internet (le "Great Firewall" bloque des milliers de sites), l’absence de presse libre, et la répression des Ouïghours au Xinjiang, où plus d’un million de personnes auraient été internées dans des camps de "rééducation" depuis 2017 pour des motifs culturels ou religieux. Bien que la Chine conteste ces chiffres, ces pratiques heurtent les valeurs démocratiques. À cela s’ajoutent des défis internes : un endettement local de 300 % du PIB (FMI, 2024) et un vieillissement démographique (15 % de la population a plus de 65 ans en 2025).
L’Europe à la traîne, erreur de chemin avec une sur-réglementation et déclin productif
Face à cette Chine conquérante, l’Europe semble à la traîne. En France, la part de l’industrie dans le PIB a chuté de 16 % en 2000 à 10 % en 2023 (Banque mondiale), tandis que des infrastructures vieillissantes et une école publique en crise (26e place en mathématiques au classement PISA 2022) peinent à rivaliser. Les hôpitaux, jadis enviés, souffrent de délais d’attente croissants (médiane de 7 jours pour une consultation spécialisée, OCDE 2024). L’Union européenne mise sur le Pacte Vert pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et investit 15 milliards d’euros dans les batteries électriques, avec des progrès en éolien (205 gigawatts installés, WindEurope 2023), mais ce plan ne compense pas un retard industriel. De plus, le Pacte Vert, non adopté par des pays comme les BRICS, repose sur des données climatiques de plus en plus contestées, malgré un consensus scientifique construit pour la circonstance. La Chine mise sur le thorium, avec des réacteurs comme le TMSR-LF1, pour une énergie propre, tandis que des percées comme celles de Gérard Mourou (Nobel 2018) permettent, via le projet ELI-NP en Roumanie, d’explorer la transmutation des déchets nucléaires, et que les travaux de Jean-Pierre Petit sur la magnétohydrodynamique ouvrent des voies énergétiques.
Sans réévaluer ses priorités à la lumière de ces découvertes, l’Europe risque un dogmatisme idéologique, accélérant sa perte face à des nations pragmatiques. Tel le décret américain pour restaurer une science de référence, l’Europe doit se doter d’outils de recherche indépendants des intérêts financiers, pour que la science serve les citoyens, non un sous-ensemble d’acteurs.
Le vrai frein reste la sur-réglementation
L’UE, reine des normes, impose des règles quasiment paralysantes. La directive sur les bouchons de bouteilles attachés (2019/904) illustre un focus jugé mineur face aux enjeux globaux. Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD, 2018) protège les citoyens, mais alourdit les coûts pour les PME, freinant l’innovation. En 2023, 40 % des entreprises européennes citaient la bureaucratie comme un obstacle à la compétitivité (Eurochambres). Pendant ce temps, la Chine construit des ponts et des lignes à grande vitesse en un temps record, tandis que des projets comme le Grand Paris Express traînent, avec des coûts dépassant 38 milliards d’euros et des délais repoussés à 2035.
Perte des droits fondamentaux et souveraineté en Europe
Pire, l’UE est accusée d’aspirer les droits fondamentaux et la souveraineté nationale. Les directives de Bruxelles, élaborées par des technocrates non élus, réduisent la marge de manœuvre des États et par la même l’autonomie des populations. La Politique Agricole Commune (PAC) impose des normes uniformes, parfois inadaptées aux agriculteurs locaux, provoquant des manifestations (ex. : crise des agriculteurs français, 2023). Les lois sécuritaires, comme la loi SILT en France (2017), étendent la surveillance (caméras, données numériques), érodant la vie privée sous prétexte de terrorisme. Le projet d’euro digital, testé par la BCE, fait craindre un contrôle accru des transactions, un écho lointain mais troublant du crédit social chinois. La souveraineté s’effrite aussi : les États cèdent des compétences (commerce, environnement) à l’UE, tandis que la dépendance aux importations chinoises (30 % des plastiques, 50 % des composants électroniques) fragilise l’autonomie.
Un droit fondamental, l’autonomie individuelle, est particulièrement menacé. Consacré par l’article 4 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789, il garantit la liberté de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Pourtant, aujourd’hui, il est difficilement assuré : les taxes énergétiques élevées limitent la liberté d’entreprendre, les normes strictes de la PAC entravent les agriculteurs, et la surveillance numérique restreint les choix personnels. Cette érosion, couplée à la centralisation de l’UE, laisse les citoyens dépossédés de leur capacité à décider par eux-mêmes, un contraste saisissant avec les valeurs démocratiques européennes.
Capture des droits par les partis politiques : un frein national
À cela s’ajoute la complexité liée à la capture des droits des citoyens par les partis politiques. En France, l’article 4 de la Constitution de 1958 stipule que les partis "concourent à l’expression du suffrage" et "doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie". En théorie, cela garantit leur liberté, mais en pratique, les partis dominants monopolisent le débat, marginalisant les initiatives citoyennes comme les référendums ou les pétitions. Cette mainmise complexifie les réformes, privilégiant les intérêts électoraux ou idéologiques au détriment de la productivité. Par exemple, des lois mal calibrées ou des subventions inefficaces freinent les PME, tandis que la voix du peuple, essentielle à la souveraineté, est étouffée. L’article 4, perçu par certains comme un frein, illustre un système politique rigide qui entrave la reprise en main de la souveraineté nationale et la relance économique.
Scénarios pour l’avenir : l’Europe face au modèle chinois
L’ascension de la Chine et le retard de l’Europe dessinent des chemins divergents.
Un premier scénario envisage une convergence vers un modèle chinois édulcoré où, sous la pression de la concurrence, l’UE intensifie sa centralisation pour imiter l’efficacité chinoise. La sur-réglementation s’aggrave : des normes climatiques strictes et des taxes énergétiques paralysent la production, tandis que la surveillance s’étend via l’euro digital et des IA de sécurité. La vie privée et la liberté d’expression s’érodent dans une version atténuée du crédit social, où des scores environnementaux ou sociaux conditionnent l’accès à des services. La Chine, elle, renforce son emprise, rachetant ports et réseaux 5G. L’industrie européenne stagne, avec une part du PIB tombant à 8 % d’ici 2035, et l’UE devient économiquement dépendante de Pékin. Ce scénario, modéré par les valeurs démocratiques, reste plausible si l’Europe privilégie l’efficacité au détriment des libertés.
Un second scénario imagine une résistance et une fragmentation. Face à la perte de souveraineté, des nations comme la France, la Pologne ou la Roumanie rejettent la bureaucratie de l’UE. Elles relocalisent l’industrie, investissant des dizaines de milliards d’euros dans les semi-conducteurs d'ici à 2030, et protègent les droits via des lois limitant la surveillance et des référendums locaux. L’UE se fracture avec des risques de sorties ou d’explosion de l’UE et la mise au rebut des règles et traités qui ont complexifié la vie des populations. Malgré les risques encourus, et l’incertitude associée, ce sursaut dope la production, qui pourrait croitre de 5 % d’ici 2035. Les libertés, de l’expression à la vie privée, sont préservées voire retrouvent un chemin d’antan. La régression est perçue comme une stratégie viable tel le retour en arrière de Coca-Cola à son ancienne formule devant la montée de mécontentement de ses clients. Ce chemin, porté par des mouvements populistes et le mécontentement, est crédible, mais menace la cohésion européenne vendue par les européistes fédéralistes pour qui aucune autre voie n’existe.
Un troisième scénario, plus sombre, voit une colonisation économique et un autoritarisme rampant. Paralysée par ses règles, l’Europe perd 10 % de ses exportations industrielles d'ici à 2030 (prévision OCDE) et cède à l’influence chinoise. Pékin rachète des infrastructures, comme le port du Pirée (67 % détenu par COSCO), et impose ses technologies 5G. À la traîne, l’UE adopte des outils inspirés du crédit social : des scores citoyens pour le « bien commun » restreignent voyages ou financements. Les droits fondamentaux s’effondrent, la souveraineté disparaît, et l’Europe, étouffée par la bureaucratie et la dépendance, devient un « Tiers-Monde du Nord». Ce risque, faible, grandit si l’UE ne réagit pas.
Dans ce contexte, les citoyens se mobilisent. En France, les gilets jaunes, dès 2018, ont dénoncé les taxes énergétiques et la déconnexion des élites, tandis que les agriculteurs protestent contre les normes de la PAC en 2023. Ces mouvements reflètent un cri pour l’autonomie et la souveraineté, un appel à briser les strates qui étouffent les populations.
En France, le retard est criant
Des percées françaises, comme la technologie laser de Gérard Mourou, Prix Nobel de Physique 2018 pour l’amplification par dérive de fréquence (CPA chirped pulse amplification), ne sont pas exploitées en France, mais adoptées ailleurs pour la médecine ou l’industrie. En Roumanie, les travaux de Mourou sont utilisés au sein du projet ELI-NP à Măgurele pour explorer des applications dans le domaine de l’énergie, comme la production de neutrons et de rayons gamma par des lasers ultra-puissants, ouvrant la voie à des recherches sur la transmutation des déchets radioactifs afin de réduire leur durée de vie et de contribuer à une gestion plus sûre et durable des ressources énergétiques nucléaires.
De même, les travaux de Jean-Pierre Petit sur la magnétohydrodynamique (MHD), initiés dans les années 1970, ont été ignorés en Europe, mais la Russie s’en est emparée, développant des missiles hypersoniques (ex. : Kinzhal, vitesse Mach 10), lui conférant une supériorité militaire. Enfin, le modèle Janus, explorant les masses négatives, ouvre des perspectives théoriques fascinantes. Bien que non encore appliqué, il pourrait, selon certaines hypothèses, révolutionner la gestion des déchets nucléaires en modifiant les interactions gravitationnelles ou énergétiques, bien que ces idées restent spéculatives et exigent des recherches approfondies.
Un sursaut ou la dérive ?
La Chine, avec ses avancées en thorium, en technologie et en infrastructures, redessine l’ordre mondial. Son modèle, efficace, mais autoritaire, repose sur un crédit social intrusif et des entorses aux droits de l’Homme. L’Europe, à la traîne, est freinée par une sur-réglementation qui paralyse sa production et par une centralisation qui grignote ses libertés et sa souveraineté, trop souvent basées sur des données erronées de la science. Les scénarios sont clairs : imiter un modèle chinois édulcoré, résister au prix de la fragmentation, ou succomber à une influence rampante.
Comme dans une entreprise engoncée par trop de niveaux de management, la strate technocratique de l’UE rend nos vies trop complexes et nos industries inefficaces. Une analyse de la valeur ajoutée révèlerait que cette couche, productive surtout de normes, génère une faible valeur, alourdissant les coûts pour les peuples sans dynamiser la compétitivité. En 2023, le budget de l’UE (185 milliards d’euros) finance en partie des bureaucraties coûteuses, tandis que 40 % des entreprises déplorent un frein à l’innovation (Eurochambres).
La capture des droits par les partis politiques, illustrée en France par l’article 4 de la Constitution, aggrave ce fardeau : leur monopole étouffe la voix citoyenne, freine les réformes et nuit à la productivité. Pour relancer la machine européenne, il est temps d’adopter une approche de déstratification ou "delayering" en anglais, comme le font les entreprises : supprimer les strates technocrates non productives, qui s’accrochent au contrôle pour asseoir leur pouvoir et leur autorité, mais détruisent de la valeur en coûtant cher aux citoyens. Les Pays-Bas l’ont fait, simplifiant des normes pour doper leurs start-ups, avec une croissance de 15 % du secteur tech en cinq ans. Un sursaut est urgent : relancer l’industrie (ex. : 50 milliards d’euros pour l’IA et les puces d'ici à 2030), simplifier les règles, investir dans l’éducation (budget à 6,5 % du PIB, UNESCO) and protéger les droits fondamentaux, dont l’autonomie individuelle, essentielle à la liberté de chacun. La diversité culturelle européenne – langues, patrimoines, valeurs démocratiques – doit aussi être défendue face à l’uniformisation.
Pour éviter la dérive, l’Europe doit agir : relancer l’industrie (ex. : 50 milliards d’euros pour l’IA et les puces d’ici 2030), simplifier les règles, investir dans l’éducation (budget à 6,5 % du PIB, UNESCO) et protéger les droits fondamentaux. Face à la Chine, les États-Unis (52 milliards via le CHIPS Act 2022) et l’Inde (croissance de 6 % en 2024, FMI) réagissent. L’Europe peut s’allier à eux pour contrer la dépendance. Sinon, l’Europe des Nations souveraines restera une ombre, engluée dans une bureaucratie coûteuse et improductive entraînant un véritable déclin productif.
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